Je ne découvre en moi
d'autre trésor que la clé qui m'ouvre ce pré sans limites depuis
que je te connais, ce pré fait de la répétition d'une seule plante
toujours plus haute, dont le balancier d'amplitude toujours plus
grande me conduira jusqu'à la mort. La mort, d'où l'horloge à
fleurs des campagnes, belle comme ma pierre tombale dressée, se
remettra en marche sur la pointe des pieds pour chanter les heures
qui ne passent pas. Car une femme et un homme qui, jusqu'à la fin
des temps, doivent être toi et moi, glisseront à leur tour sans se
retourner jamais jusqu'à perte de sentier, dans la lueur oblique,
aux confins de la vie et de l'oubli de la vie, dans l'herbe fine qui
court devant nous à l'arborescence. Elle est, cette herbe dentelée,
faite des mille liens invisibles, intranchables, qui se sont trouvés
unir ton système nerveux au mien dans la nuit profonde de la
connaissance. […] Mais quelle est donc cette herbe d'enigme, tour à
tour celle du boisement et du déboisement total, ce feuillage du
mimosa de tes yeux? Le bruit court, plus léger qu'une onde sur elle,
que c'est la sensitive.
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